Le Québec littéraire en vedette à Paris

Le Devoir

Par Olivier Du Ruisseau à Paris
11 avril 2024

« Nos maisons commencent à être bien implantées ici et connaissent de bons succès, soutient Yan Rioux. Deux stratégies ont été développées pour les auteurs québécois : vendre ses droits à un éditeur français, ou essayer de percer en Europe avec tous les frais d’impression et de distribution que ça implique. » Pour certains, cette deuxième option devient tout aussi avantageuse, dans un contexte où le public français commence à les connaître. « Pour des éditeurs de sujets plus pointus, comme Lux, qui publie Alain Deneault, le succès en France est primordial. »

«L’économie de la pensée» d’Alain Deneault en librairie aujourd’hui !

 L’économie de la pensée d’Alain Deneault suivi de «L’économie mathématique» de François Genest – le cinquième opuscule du feuilleton théorique «Les Économies» publié chez Lux Éditeur – est en librairie aujourd’hui, le 11 avril !

Parution en Europe: 17 mai 2024

Que signifie-t-on lorsqu’on affirme d’une idée qu’elle est valable, qu’elle a de la valeur ? Cette opération de tous les jours procède nommément, en philosophie, de l’« économie de la pensée » (Ökonomie des Denkens). Ce cinquième opuscule du feuilleton théorique Les Économies recense cette fois les usages du mot économie dans le champ de la philosophie elle-même. Depuis Kant, mais surtout depuis les néokantiens qui ont médité sur la dimension pratique de la pensée, réfléchir relève nommément d’une économie qui cherche à mettre en relation une capacité de l’esprit à forger des notions abstraites, un sens pratique de l’observation des phénomènes sensibles et une psychologie tenant compte de l’état des connaissances et de l’art de connaître en société. C’est aussi l’occasion d’identifier la façon dont les sciences économiques modernes ont récupéré et tordu ces schèmes analytiques, en faisant de la monnaie l’instance de prédilection de l’évaluation, au point de pervertir ce qui faisait dans la finesse et l’ouverture l’économie de la pensée.

Le lancement de L’économie de la pensée publié chez Lux Éditeur aura lieu à la Librairie Le Port de tête le vendredi 19 avril 2024. Éric Martin animera l’entretien avec Alain Deneault de 17 h 30 à 19 h 30.

« Au Québec, la censure ne meurt jamais », par Jean-Yves Mollier

Actualitté

Par Jean-Yves Mollier
8 avril 2024

« Alors que la France s’apprête à accueillir le Québec au Festival du livre de Paris en avril prochain, et que paraît au même moment une édition revue d’Interdiction de publier. La censure d’hier à aujourd’hui (éditions Double ponctuation, 2024, Prix Charles-Aubert d’Histoire), l’historien spécialiste du livre et de l’édition Jean-Yves Mollier revient sur les différentes formes de censure du livre au Québec. 

[…] À peine délivré de cette chape de plomb religieuse qui avait bridé l’imagination des écrivains de la Belle Province pendant des décennies, le Québec devait s’illustrer par la rigueur de ses procédures bâillons destinées à protéger, non plus l’Église catholique, mais l’économie nationale. Révélée par la publication du livre d’Alain Deneault intitulé Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique (Écosociété, Montréal, 2008), la « procédure bâillon » canadienne consistait, pour l’entreprise minière Barrick Gold par exemple, à demander six millions de dollars à la maison d’édition si elle s’entêtait à mettre en vente cette enquête sulfureuse. Aux termes d’une longue procédure et au prix d’un arrangement «hors cour», l’éditeur renonça à rééditer le livre, et les deux compagnies minières qui exigeaient désormais onze millions de dollars abandonnèrent leurs poursuites. […] »

« Mon premier vrai choc littéraire… » : Frédéric Taddeï, itinéraire d’un lecteur éclectique

L’Express

Par Louis-Henri de La Rochefoucauld
24 mars 2024

L’auteur de l’article mentionne quatre titres conseillés par Frédéric Taddeï dont l’essai La Médiocratie d’Alain Deneault publié chez Lux Éditeur.

« Quels essais ont vraiment marqué Taddeï ces dernières années ? Il nous conseille quatre titres : La Médiocratie d’Alain Deneault, Voyage en Misarchie, Essai pour tout reconstruire d’Emmanuel Dockès, Le Plus Grand Menu du Monde de Bill François et Féminicène de Vera Nikolski. […] » – L’Express, Louis-Henri de La Rochefoucauld

Des artistes dans tous les CA

Photo © Adrien Le Toux – Getty Images / Image de l‘article de Stéphane Baillargeon du 26 mars 2024

Le Devoir

Par Renaud Lessard Ste-Marie
29 mars 2024
Section Lettres

L’auteur de cet article mentionne Alain Deneault vers la fin de son propos :

En réponse à la série d’articles rédigés par Stéphane Baillargeon concernant le manque de représentation d’artistes dans les conseils d’administration des sociétés d’État à vocation culturelle, j’aimerais faire part d’une réflexion à vos lecteurs ainsi qu’à mes collègues travaillant en création.

[…] J’aimerais voir Dany Laferrière au CA de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Pierre Lapointe au CA de la Société de télédiffusion du Québec, Alexandra Stréliski au CA de la Société de la Place des Arts de Montréal, Caroline Monnet au CA d’Hydro-Québec et Anaïs Barbeau-Lavalette au CA de la Société immobilière Québec. Est-ce que c’est plus fou que de voir un banquier à la tête du CA de la Société de développement des entreprises culturelles (Stéphane Achard à la SODEC) ? Ou encore une hôtelière à la présidence du CA du Musée national des beaux-arts du Québec (Christiane Germain au MNBAQ) ?

Pour paraphraser Alain Deneault, la seule manière de gagner la game, c’est de jouer à notre propre jeu. […]

«Extrême gauche»?

Photo © The Canadian Press /Hina Alam – Archives Acadie Nouvelle

Acadie Nouvelle

Par Alain Deneault
26 mars 2024

Un jour, je mourrai d’étonnement. Une déclaration entendue récemment, stupéfiante, me revient sans cesse, lancinante. Elle est de Pascal Allain, ministre conservateur démissionnaire au début de ce mois. Elle dit : le Parti libéral tend « vers l’extrême gauche » (Acadie Nouvelle, 2 mars 2024).

Vraiment ? L’« extrême gauche » ? C’est là ne pas avoir peur des mots.

Quelque chose nous a-t-il  échappé ? Ainsi, cette formation politique clientéliste d’extrême centre se serait convertie ! Elle prendrait radicalement le parti des travailleurs, par exemple, exigeant que la valorisation des marchandises générée par leur labeur direct ou indirect se répercute enfin dans d’importantes hausses de salaire, le tout accompagné de mesures anti-inflations pour que les retors du commerce n’en n’abusent point ?

L’équité salariale entre femmes et hommes s’imposerait aussi comme une évidence. Le parti songerait à nationaliser au moins une institution financière pour garantir le crédit en fonction de l’intérêt tangible des communautés plus que par le seul appât du gain. Son programme prévoirait aussi le passage au domaine public de grandes industries comme la raffinerie qui fonctionne à plein régime à Saint-Jean ainsi que le réseau de distribution d’essence du conglomérat Irving.

L’État, maître du robinet, pourrait ainsi enfin rationner la distribution des biens pétroliers, devenus rares et dont la combustion représente un problème écologique, en fonction des besoins tangibles des communautés et non pas au profit de pratiques consuméristes frivoles. Les intellectuels écosocialistes du parti réfléchissant aux mesures à venir planifieraient donc l’instauration des prix progressifs, un premier quantum de base étant fort abordable et la tarification augmentant au fur et à mesure qu’on abuse du bien.

On peut concevoir que ces entreprises, agglomérées sous le nom d’une même famille, seraient à cueillir comme un fruit mûr. Leur valeur marchande correspondrait potentiellement aux arriérés fiscaux qu’elles accusent envers l’État depuis que leurs actifs ont été massivement administrés depuis les Bermudes il y a cinquante ans. En tous les cas, l’État libéral d’extrême gauche s’empresserait, une fois au pouvoir, de diligenter une équipe d’experts pour enquêter sur la question.

Il s’agirait d’une première dans l’histoire du Nouveau-Brunswick. Afin d’en avoir le cœur net, il userait de son autorité pour obtenir une véritable reddition des comptes des différentes entités offshore de la structure familiale, ainsi que des autres multinationales ponctionnant les richesses du territoire et transférant artificiellement des revenus dans les paradis fiscaux.

Il ne s’agirait évidemment pas d’être stalinien – une part de libéralisme perdurerait, mais elle serait contenue par l’intérêt général. Dans le domaine de la forêt, les grands conglomérats d’exploitation seraient dissous et les terres publiques réservées à de petites entreprises familiales et autres entités régionales. Les fonds resteraient sur place et circuleraient au bénéfice des communautés. Surtout, cette richesse que constituent les forêts serait préservée des infâmes coupes à blanc. Les gens qui les habitent en même temps qu’ils les exploitent seraient sélectifs : ils sauraient quel arbre abattre au bénéfice de la forêt tout entière, pour l’amener à se régénérer plutôt que de la détruire.

Enfin, ce nouveau parti d’extrême gauche mettrait en chantier une grande réforme éducative fondée sur la citoyenneté, la lecture, la délibération, le bien commun et la chose publique. Et les études universitaires seraient offertes sans frais, puisque c’est toute une population qui bénéficie des compétences qu’une personne se donne lorsqu’elle devient une ingénieure, un botaniste, une médiéviste ou un puériculteur.

Mais rendons justice à l’intelligence de Daniel Allain. Par sa déclaration, l’ex-ministre ne souhaitait sûrement pas évoquer tout cela. En est-il seulement capable ? Il lorgnait plutôt des questions strictement sociétales, par exemple les enjeux d’orientation sexuelle et d’autodétermination existentielle des jeunes dans les écoles. Et, ce faisant, il se trouvait à en dire beaucoup, à savoir que la politique partisane ne se détermine plus désormais que sur des enjeux de mœurs et qu’elle a, outre pour des mesures marginales, tout à fait délaissé les autres questions : celles du travail, de la capitalisation, de la justice sociale, de l’équité fiscale, des antagonismes de classes, parce que les grandes entreprises règnent désormais en souveraines sur tous ces points.

Conférence de prestige : rencontre avec le philosophe Alain Deneault

« Le Cégep Beauce-Appalaches accueillera, dans le cadre d’une conférence de prestige, monsieur Alain Deneault, un philosophe québécois et essayiste prolifique. La conférence intitulée La multinationale: un pouvoir plus grand que l’État sera présentée le jeudi 11 avril à 19 h 30 à la Salle Alphonse-Desjardins.

Les conférences de prestige, au contact de personnes de grande notoriété comme M. Deneault, offrent un cadre pédagogique permettant le développement du sens critique. Reconnu pour secouer avec aisance les orientations sociales, économiques et politiques endormies, cet intellectuel de renom dépeindra la multinationale comme une entité totalitaire lors de sa conférence.

[…] Sa présentation reposera sur les essais De quoi Total est-elle la somme? et Le Totalitarisme pervers ainsi que sur l’adaptation cinématographique qui en a été faite. »

Le système Total, anatomie d’une multinationale de l’énergie

Un documentaire-choc inspiré du livre De quoi Total est-elle la somme? d’Alain Deneault

Un documentaire réalisé par Jean-Robert Viallet et Catherine Le Gall Produit par ARTE France et Morgane Productions – 2022

L’autre Mulroney

Acadie Nouvelle

Par Alain Deneault
4 mars 2024

Ne nous préoccupe-t-il pas, quant à la liberté de la presse, d’entendre célébrer un ex-chef d’État décédé, exactement comme on l’eût fait dans le honni régime soviétique ?

On apprend ces jours-ci que l’ex-premier ministre Brian Mulroney, qui a quitté la politique dans la disgrâce, aurait en réalité été « un géant », « un homme de cœur », « courageux », « visionnaire » …. Se souvient-on seulement qu’à l’occasion des élections qui ont suivi son départ de la politique, sa formation répondant de l’oxymore « progressiste-conservateur » a essuyé une incroyable dégelée : deux sièges seulement – oui, deux – ont été remportés, alors qu’elle en comptait 282 quelques années auparavant ?

Tout est affaire de cadrage, c’est-à-dire ce qu’on laisse hors champ. Faisons alors pivoter les projeteurs. Que ne rappelle-t-on pas, de plus important, ces jours-ci ?

D’abord, que Monsieur Mulroney, loin d’être un « p’tit gars de Baie-Comeau », fut surtout dans sa vie un homme d’affaires puissant et influent, qu’il a évolué avant et après sa carrière politique dans le domaine minier, que ce domaine est l’un des plus controversés de l’histoire, qu’il compte en le gouvernement canadien un allié partial qui a souvent fait l’objet de critique.

Le pourfendeur du régime de l’Apartheid, que Mulroney fut, a aussi été membre du conseil d’administration et membre du conseil consultatif international de Barrick Gold, une des plus importantes sociétés aurifères, laquelle a obtenu de la part du dictateur éminemment corruptible, Joseph Mobutu, au Zaïre (maintenant la République démocratique du Congo), une concession d’exploration de 82 000 km2 dans les années 1990, ce qui aurait contribué au déclenchement de la très violente Guerre des Grands Lacs africains, selon Justin Kankwenda, longtemps consultant auprès du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Le rapport « Mapping » de l’Organisation des Nations Unies a plus tard cité la firme parmi les acteurs concernés par cette guerre terrible visant au contrôle des gisements miniers.

Il a aussi longtemps siégé au conseil d’administration de l’empire médiatique Québecor, au temps où le groupe alors d’envergure internationale s’effondrait en Europe et aux États-Unis, pour ne plus se concentrer principalement qu’au Québec, où il a soumis son personnel à de nombreux lock-out brutaux. Les médias du groupe ont ensuite adopté une ligne éditoriale souvent incendiaires, nuisant davantage au débat public que l’entretenant. 

Mulroney, dont les premières décisions politiques ont consisté à réduire les services publics et à diminuer les investissements fédéraux dans la Société Radio-Canada – qui fait pourtant son hagiographie ces jours-ci -, n’a jamais caché sa proximité avec le monde des affaires. Dans ses mémoires, il avoue candidement avoir régulièrement discuté des décisions politiques qu’il devait prendre avec l’investisseur Paul Desmarais, celui avec qui il siégera dans l’un des conseils de Barrick Gold. Dans une vidéo rendue publique par la mouvance Anonymous en 2012, on le voit d’ailleurs parmi les convives de Paul Desmarais, réunis au palais de Sagard pour fêter l’anniversaire de son épouse Jacqueline Desmarais en août 2008, comme membre d’une cour flattant le pseudo-couple royal, dans un luxueux décor de mauvais goût. Ces aperceptions du monde oligarchique laissent transparaître une réalité crue, à savoir que la politique est totalement intégrée au monde des affaires, et qu’elle n’en est plus qu’une composante, nonobstant les rituels électoraux qui consistent à donner l’impression trompeuse au bon peuple qu’il décide encore. Brian Mulroney s’est absolument complu dans cet état de fait.

Si cette oligarchie est opaque, il est arrivé que des fuites en disent long. Des enquêtes poussées ont contraint Brian Mulroney à admettre qu’il avait personnellement touché des centaines de milliers de dollars, non déclarés au fisc, de la part du lobbyiste Karlheinz Schreiber, dans le contexte d’une importante transaction entre Airbus et  Air Canada, alors société d’État. Il est tout à fait légitime de se demander si ce cas de figure ne constitue pas qu’un échantillon de ce qu’il reste à découvrir.

Quelques médias ont fait preuve de sens critique depuis l’annonce de la mort de l’ex-premier ministre. Mais la tonalité générale tend à reléguer à la marge ces rappels. Ces omissions rendent difficile d’oublier la phrase incisive de l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop, quant à des médias par moments « capables de mentir tout en respectant scrupuleusement les faits ».

Quand les caisses étaient populaires

Photo Bernard Haché – Acadie Nouvelle

Acadie Nouvelle

Par Alain Deneault
14 février 2024

Qui parle ? Un haut représentant des Caisses populaires – appelons-les encore ainsi –, actif en milieu francophone minoritaire.

Que nous dit-il ?

Que l’institution soutient en priorité ceux qui ont combattu pour la langue française.

Qu’elle reste reconnaissante envers Alphonse Desjardins, le fondateur de ce mouvement coopératif, en tant qu’il incarnait le désintéressement, « l’apostolat ».

Qu’on se souvient du grand homme comme un être de vocation dénonçant « les ravages de l’usure [prêts à hauts taux d’intérêt] », que faisaient subir les « requins de la finance » aux « artisans et cultivateurs », les réduisant à la « misère ».

Qu’Alphonse Desjardins, prodigue, fonda autant de caisses populaires qu’il y avait d’endroits destinés à les accueillir, plutôt que de songer à rationner les services.

Qu’il communiquait constamment avec ses gérants, pour les inviter à la prudence et les amener « à s’imprégner des principes coopératifs, sans lesquels sa société perdrait de vue le but qu’elle s’est assigné. »

Que la coopérative – tout à fait  étrangère au statut impropre et insignifiant de coopération – se révèle « un organisme supérieur aux institutions financières capitalistes, qualité qui résulte du fait que son action n’est pas motivée par l’appât du gain, mais qu’elle s’inspire de l’amour du prochain. »

Qu’elle ne cultive nulle envie de s’enrichir en endettant autrui. « La caisse populaire est une école enseignant l’économie tout en facilitant la pratique de l’épargne. Une institution qui doit d’abord être une coopérative d’épargne avant de devenir une dispensatrice de crédit. Contrairement à la compagnie de prêt, qui perdra son client le jour où il ne sera plus dans l’obligation d’emprunter, la caisse populaire se donne pour mission de travailler à son éducation pour en faire un épargnant. » Elle les amène aussi à se connaître et à s’aider mutuellement.

Que, ne s’adressant jamais, elle, à des « clients », contrairement aux banques, mais à des « sociétaires », elle leur est dédiée. La coopérative veut s’assurer de « protéger ses membres contre les revers de fortune, les résultats du chômage, la maladie et l’indigence ». Elle leur vient en aide au besoin « par des prêts et des avances », mais leur apprend aussi à administrer leurs biens avec prudence.

Et, surtout, que « le but de l’emprunt » est plus important que les enjeux de rendements, et que ce but se laisse jauger davantage en fonction des besoins d’une communauté que de l’appétit des investisseurs. Ce but reste de « combattre l’usure au moyen de la coopération en offrant à ceux qui le méritent, par leur amour du travail, leur habileté et l’honnêteté de leur conduite, les prêts dont ils ont besoin dans l’exercice de leur état. »

Qui parle ?

Maurice Gauthier, président honoraire de la Fédération des Caisses populaires de l’Ontario, lors de son assemblée générale annuelle de 1969.

Maintenant, aujourd’hui – question ouverte –, qui, chez UNI (YOU’N I ?) ou au sein du Mouvement Desjardins, est capable, les yeux dans les yeux, et substantiellement, d’un tel discours, voire d’une seule de ses assertions ?

Laissons de côté les flagorneries d’experts en marketing, et posons-nous sérieusement la question : depuis plus d’un demi-siècle, avons-nous progressé ?

« L’Orgie capitaliste » : Dugain vaut mieux que leurs profits

Le Nouvel Obs

Dans cet article portant sur l’essai de Marc DugainL’orgie capitaliste, Alain Deneault est mentionné :

« Rare sont les gens qui ont lu les penseurs critiques du capitalisme – hier André Gorz, aujourd’hui Frédéric Lordon, Bernard Friot, les deux Alain, Damasio et Deneault. Cette désertion générale face au sujet économique a favorisé la mutation du capitalisme en sa forme obsène financiarisée, verrouillée par les traités. »

Par Annie Crignon
29 février 2024