Déforestation de la Péninsule: les points sur les i

L’entrée de l’ancien camp militaire de Tracadie – Photo © David Caron, Acadie Nouvelle – 27 juin 2021

Acadie Nouvelles

« À propos du récent reportage de Radio-Canada Acadie sur l’état de déforestation dans la Péninsule acadienne, quelques points :

Capitalisme ou biorégions ?

C’est être passéiste, et même colonial, que de concevoir un territoire comme devant être exploité brutalement au profit de quelques grands propriétaires fonciers et des multinationales. Raser une forêt de Tracadie pour exploiter le bleuet avec force pesticides est d’un autre âge et fait honte. On sait que la communauté a proposé une approche récréotouristique qui maintiendrait sauf le lieu, le valoriserait même, tout en générant sur un plan comptable des actifs d’envergure que se partageraient les gens ici, plutôt que de les voir potentiellement partir aux Bermudes dans les comptes d’une multinationale. […] »

Par Alain Deneault
13 novembre 2023

Déforestation dans la Péninsule : un philosophe veut qu’on cesse d’exploiter la forêt

Photo @ Faustine Lefranc

Radio-Canada – ICI Nouveau-Brunswick

« Le philosophe Alain Deneault, professeur au campus universitaire de Shippagan de l’Université de Moncton, a son avis sur la déforestation qui a cours depuis des années dans la Péninsule acadienne.

Résident de cette région, il est engagé dans la communauté. Depuis le printemps dernier, il est le vice-président du collectif Imaginons la Péninsule acadienne autrement, un organisme que se veut un catalyseur d’initiatives environnementales.

« […] Il faut cesser de penser le territoire comme si on le colonisait encore comme il y a 20 ans…[…] Il ne faut pas être du 21e siècle pour penser qu’on peut réduire la forêt à un strict site d’exploitation, d’abord pour le bois puis pour le sol.

Il fait référence au débat qui entoure l’avenir de l’ancien champ de tir de Tracadie, où le gouvernement du Nouveau-Brunswick veut remplacer des arbres par des champs de bleuets en faisant miroiter d’importantes retombées économiques. Les bleuetières sont étendues sur plus de 8000 hectares dans la région. Le projet du gouvernement prévoit de faire presque tripler leur surface.

[…] Quant à assister à une plus importante mobilisation populaire et des élus pour sauver les forêts, le philosophe ne se berce pas d’illusions. « Cela surviendra lorsqu’on comprendra collectivement qu’une approche passéiste, industrielle et capitalistique de l’exploitation de la forêt dans la Péninsule acadienne est nuisible à plusieurs titres pour la population et que celle-ci n’en profite pas », dit-il.

Par René Landry
11 novembre 2023