Le redwashing,ou comment  s’acheter une bonne conscience auprès des Autochtones

Photo: Yellow Institute

Radio-Canada – Espaces Autochtones

« Alain Deneault, philosophe et économiste, réagit justement à ce communiqué de presse. Cette donnée ne repose pas sur une étude indépendante, mais intéressée, celle de l’Association canadienne des producteurs pétroliers. Les critères retenus sont sélectifs : on soustrait la filière polluantissime des sables bitumineux par exemple et n’envisage pas la portée de projets à venir, et peu de considérations sont faites sur la méthodologie.

Le mirage du développement durable et la vile instrumentalisation des Autochtones n’altèrent en rien la réalité, ajoute-t-il encore. Mais cela va bien plus loin, comme l’explique Alain Deneault : les industries extractives ont réussi, à coup de sorties publiques, à se placer en position de sujet et non plus d’objet. Il dénonce une inversion sémantique. [Ces entreprises] se placent dans la position du sujet et disent que “l’histoire se fait avec nous et à travers nous. Vous voulez de l’écologie et une lutte contre la pollution, alors ça va passer par le développement durable, et ça, c’est notre affaire”. Ainsi, ils ne sont plus l’objet de la critique, détaille-t-il.

Les arguments des entreprises minières notamment sont souvent les mêmes ces derniers temps : il faut développer le secteur des terres rares pour lutter contre le réchauffement climatique. Alain Deneault déplore le fait que le discours actuel limite la cause climatique à l’écologie, en oubliant la qualité de l’eau et de l’air. » – Radio-Canada, Espaces autochtones

Par Delphine Jung
12 septembre 2023