Alain Deneault : repenser l’écologie dans un monde en « polycrise »

Dessin de la synthèse du Forum mondial sur l’entreprise et l’environnement , Oxford 2010, – @The Value Web Photo Gallery CC BY 2.0.

Le Journal des Alternatives

Par Théa Lombard
25 avril 2024

« De passage à Montréal pour le lancement de son nouveau livre sur l’économie de la pensée, Alain Deneault était l’invité des Amis du Monde Diplomatique pour une conférence à l’UQAM sur le thème de l’écologie. Pour l’occasion, il a ainsi abordé les enjeux écologiques et les possibilités d’agir dans un monde dit en polycrise. Il invite ainsi à réfléchir sur l’écoanxiété ou l’écoangoisse et à (re)penser un futur davantage respectueux du vivant par le biais de l’esthétique et de l’imagination, notamment via les biorégions.

[…] La déprime, l’écoanxiété ou plutôt l’écoangoisse, comme le définit Alain Deneault, sont des réalités centrales en écologie contemporaine. Le vocabulaire dédié à cette thématique ne définit pas précisément les faits et les conséquences de cet enjeu. L’utilisation du terme anxiété semble davantage renvoyer à une médicalisation et pathologisation d’un phénomène commun, compte tenu du contexte actuel.

Préférant le terme écoangoisse, Alain Deneault définit cette dernière comme un signe de bonne santé mentale, par la conscience des phénomènes environnementaux et problèmes écologiques. L’écoangoisse  n’est donc pas un problème individuel. Il s’agit d’un véritable enjeu public et commun, dans lequel les affects sont collectifs. L’écoangoisse s’accroît avec l’analyse des impacts environnementaux définis comme irrémédiables et irréparables. Il nous amène à une réflexion sur le vivant, sur notre place au sein de ce dernier et sur les futurs possibles.[…] »